
Après plusieurs années de baisse, le marché immobilier semble amorcer un rebond en ce début d’année. Selon les indices des prix de l’immobilier (IPI) SeLoger – MeilleursAgents – « Les Echos », les prix enregistrent une hausse généralisée pour la première fois depuis janvier 2020. Cependant, toutes les villes ne sont pas concernées par cette reprise, et certaines continuent d’afficher une dynamique contrastée.
Une reprise timide mais généralisée
Depuis la crise sanitaire, le marché immobilier français a connu une période d’incertitude marquée par une forte baisse des prix et un ralentissement des transactions. Or, les derniers chiffres révèlent une stabilisation et même une légère hausse des prix sur l’ensemble du territoire.
- Une hausse de 0,5 % sur un an : bien que modeste, cette augmentation marque un tournant après plusieurs années de dépréciation.
- Les maisons en tête : la progression des prix est principalement due aux maisons, dont le prix au mètre carré a grimpé de 1 % sur un an.
- Les zones rurales en pleine ascension : avec une augmentation de 3,2 % en 2024, les territoires hors des grandes métropoles bénéficient d’un regain d’intérêt des acheteurs.
Cette reprise s’explique en grande partie par la baisse des taux d’emprunt immobilier, qui a redonné du pouvoir d’achat aux acheteurs.
Des disparités marquées selon les villes
Si la tendance globale est à la hausse, toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne. Certaines agglomérations affichent des progressions notables, tandis que d’autres peinent encore à rebondir.
Les villes en forte progression
- Lyon : après une chute de plus de 8 %, la ville connaît un regain d’activité, avec une hausse de 1,3 % en deux mois.
- Montpellier : la ville enregistre une hausse de 1 % sur un mois et 1,9 % sur un an.
- Rennes : la capitale bretonne suit la tendance avec +1,4 % sur deux mois et +1,3 % sur un an.
- Marseille : la plus forte progression sur un an avec une hausse de 3,8 %. La ville bénéficie de prix encore abordables par rapport au pouvoir d’achat local.
- Nice : moins touchée par la hausse des taux d’intérêt grâce à une population plus âgée, la ville affiche une progression de près de 2 % en un an.
Les villes en difficulté
- Toulouse : en légère baisse (-0,4 % sur deux mois).
- Nantes : une des villes les plus impactées avec une baisse de 1,9 % en deux mois et 6,6 % sur un an.
- Bordeaux : bien que les prix augmentent de 0,6 % sur un an, la ville affiche une baisse de 1,2 % sur deux mois.
Ces villes subissent encore les effets d’un rééquilibrage post-crise, marqué par un ralentissement de la demande et une offre encore élevée.
Paris : un retour timide dans le vert
Après une période de dévaluation, la capitale affiche une légère hausse des prix avec +0,5 % sur un an et +0,2 % en janvier 2025.
Cependant, la crise a renforcé les inégalités entre les quartiers : 19e arrondissement : 7.839 €/m², contre 14.704 €/m² dans le 7e arrondissement.
Cette reprise modérée s’explique par la baisse des taux de crédit et un regain d’intérêt des acheteurs pour la pierre parisienne.
Un marché dynamique mais sous surveillance
L’immobilier français semble retrouver des couleurs, mais certains défis persistent :
- L’évolution des taux de crédit : bien que la baisse des taux ait permis de relancer la demande, certaines banques ont déjà annoncé une légère augmentation en début d’année.
- L’incertitude économique et politique : le manque de visibilité sur les réformes gouvernementales et la conjoncture internationale pourrait freiner la dynamique actuelle.
- Les investisseurs plus frileux : avec seulement 24 % des transactions réalisées par des investisseurs, le marché est davantage porté par les secundo-accédants et primo-accédants.
Faut-il acheter maintenant ?
Avec des taux encore bas et une stabilisation des prix, 2025 pourrait être le bon moment pour investir. Cependant, il reste essentiel d’analyser les spécificités locales avant de se lancer.
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