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marché immobilier

Cinq ans après une année record pour le marché immobilier tricolore, l’effervescence s’est calmée. Les taux d’intérêt se sont envolés, les prix n’ont pas diminué autant qu’espéré, l’inflation a affecté le pouvoir d’achat des ménages. Résultat, le nombre de transactions a littéralement plongé en 2022 et 2023, entraînant une multiplication des défaillances d’agences immobilières.

Une crise sans précédent aux origines multiples

Habitué à des taux historiquement bas, le marché immobilier a été lourdement impacté par leur hausse vertigineuse, puisque de 1 % en 2021, ils ont grimpé à 4 % (hors frais de dossier, assurance emprunteur et garanties) au début de cette année. Cette évolution s’est traduite par une baisse du pouvoir d’achat des futurs acquéreurs.

En parallèle, la construction reste nettement en deçà des objectifs fixés par le gouvernement, notamment en raison de la cherté des matériaux et de la pénurie de foncier.

Enfin, les conditions d’obtention de crédit auprès des banques ne se sont pas assouplies. Les règles relatives au taux d’endettement, en particulier, pénalisent aussi bien les aspirants à l’accession à la propriété que les investisseurs en locatif.

 

Impact limité de la chute du volume de ventes et des prix sur l’activité

La combinaison de ces facteurs a entraîné une chute d’environ 20 % du volume de transactions conclues depuis 2020. Au deuxième trimestre, le taux de recul a atteint 32 % par rapport à la même période en 2022. Aussi, pour les 12 mois de 2024, les professionnels du secteur tablent sur 860 000 contrats signés, loin des 1 115 000 ventes finalisées en 2022.

Ce manque de dynamisme a contraint les vendeurs à revoir leurs ambitions à la baisse, surtout sur le segment de l’ancien. En moyenne, pendant l’été 2024 les biens ont été cédés pour un montant inférieur de 1,8 % à leur niveau de 2023. Le mouvement est plus marqué pour les appartements (- 2 %) que pour les maisons (- 1,6 %). Pour autant, ce changement n’a pas eu l’effet escompté sur l’activité.

 

Des conséquences lourdes pour les professionnels de l’immobilier

Cette crise sans précédent frappe de plein fouet les entreprises immobilières. Les chiffres de la FNAIM (Fédération Nationale des Agents Immobiliers) sont sans appel : plus de 1 100 agences et administrateurs de biens ont fermé leurs portes au cours de la dernière année écoulée, soit une hausse de 112 %. Une analyse des données sur trois ans montre même que les faillites ont quadruplé. Et l’organisme professionnel prévoit un nouveau record de 2024 avec près de 1 400 liquidations. La situation est donc plus grave que celle de 2008, lors de la crise des subprimes, avec 1 385 agences disparues en un an.

Les agents commerciaux ne sont pas épargnés. Ce statut, très populaire durant la période faste qui a suivi la crise sanitaire, a perdu de son attrait. Par rapport à 2023, leur nombre a chuté de 15 % et les nouvelles immatriculations d’entreprises individuelles diminuent, comme en attestent les statistiques de la Chambre de commerce et d’industrie. Face à des difficultés économiques croissantes, de plus en plus de travailleurs indépendants œuvrant dans ce domaine sont contraints de se réorienter professionnellement.

D’autres privilégient le portage salarial immobilier pour exercer leur métier.

  • Bien qu’elle ne leur garantisse pas des missions, cette forme d’emploi leur apporte davantage de sécurité, notamment sur le plan social, en leur octroyant des droits en matière d’assurance maladie, de cotisation retraite, d’indemnité chômage, etc.
  • Elle leur évite par ailleurs des investissements lourds pour la création d’une entité juridique dédiée, sans compter les tracasseries administratives, qui sont intégralement prises en charge par la société de portage.

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