La période de confinement en lien avec l’épidémie de Covid-19 a particulièrement chahuté le marché de l’immobilier en France. Face à une crise sociale imminente, les consommateurs s’interrogent sur l’avenir, notamment en matière d’achat de biens immobiliers. Vous souhaitez connaître la situation actuelle des emprunts immobiliers et des taux d’intérêt en France ? Nos experts font le point pour vous sur la question.
Un crédit immobilier correspond à la somme octroyée par un organisme prêteur à un particulier pour financer l’achat d’un logement et/ou d’un terrain. Les banques et les sociétés de financement doivent fournir au consommateur l’ensemble des informations relatives aux crédits proposés sur le marché. Ces différentes données concernent :
Actuellement, les taux d’intérêt proposés peuvent être fixes ou variables. Lorsque les taux sont fixes, les mensualités à prévoir sont toujours identiques. Dans le cadre d’un taux d’intérêt révisable, ce dernier se calcule sur la base d’un indice de référence susceptible de connaître des variations.
Depuis 2016, les organismes de prêt parlent davantage du Taux Annuel Effectif Global (TAEG) concernant les crédits immobiliers. Ce dispositif permet au consommateur d’évaluer le coût total du crédit sous forme de taux. Par conséquent, le TAEG est aussi efficace pour comparer les différentes offres de crédit à votre disposition.
Avant d’octroyer un prêt, un organisme prêteur est en mesure de demander au consommateur certaines garanties. C’est le cas, par exemple, du nantissement, du cautionnement ou encore de l’hypothèque. Ces modalités permettent, en effet, de protéger l’organisme de prêt en cas de non-remboursement des échéances.
L’épidémie du Covid-19 a entrainé de grands bouleversements dans tous les secteurs professionnels. Le marché de l’immobilier fut particulièrement touché avec une mise à l’arrêt brutal de son activité en période de confinement. Concernant les prêts immobiliers, des retards ont été constatés dans la finalisation des transactions. Seuls les dossiers de prêt déposés avant la crise sanitaire ont pu être traités dans les temps.
Par ailleurs, un tiers des organismes de prêt acceptait de nouveaux dossiers pendant la période de confinement. Toutefois, des mesures fortes ont été mises en place, comme un allongement de la clause suspensive à 60 jours. Depuis la date du 11 mai et la décision d’un déconfinement partiel, les demandes de prêt immobilier sont néanmoins reparties à la hausse. Des retards dans le traitement des nouveaux dossiers restent néanmoins à prévoir pour bon nombre d’emprunteurs.
Après deux mois d’arrêt, ces premières semaines de déconfinement ont montré une recrudescence de l’activité immobilière en France. Certains réseaux immobiliers disent même avoir récupéré plus de 70 % de leur activité (avec une augmentation de 30 % du nombre de visites par exemple). L’expérience de logements exiguës pendant le confinement a aussi fait naître de nouvelles envies chez les consommateurs.
Aujourd’hui, la recherche d’un balcon, d’une terrasse ou d’un jardin s’est clairement imposée dans les critères de recherches des Français. De la même manière, le confinement a marqué un retour gagnant pour les villes de petite et moyenne taille. Avec l’émergence du télétravail, le France périphérique semble faire de plus en plus d’adeptes chez les citadins en manque d’espaces verts et de grand air.
L’année 2019 était remarquable pour ses niveaux historiquement bas de taux d’intérêt. Depuis le début de l’année 2020, les taux d’intérêt ont toutefois marqué une hausse sensible, accélérée avec la période de confinement. L’épidémie de Covid-19 a accentué le taux d’emprunt de 0,20 à 0,60%, et ce dès le lendemain de la première intervention du chef de l’État français.
Cette augmentation sensible des taux d’emprunt peut s’expliquer par deux raisons majeures. On constate en effet :
Si cette hausse des taux affecte peu les ménages, elle pénalise toutefois les consommateurs sur le point de formuler une offre avant le confinement. Par ailleurs, la pandémie laisse entrevoir une crise sociale relativement inquiétante pour le secteur immobilier. L’augmentation du chômage et la baisse d’activité pourraient entrainer une baisse jusqu’à 30 % des transactions immobilières.
L’observatoire Crédit Logement/CSA a toutefois révélé une étude mensuelle plutôt optimiste. Malgré une hausse sensible du taux de crédit immobilier, une majorité de Français accèdent aujourd’hui encore à des taux attractifs. On estime le taux de crédit accordé en avril 2020 de 1,17% en moyenne. Le taux moyen a donc augmenté de 5 points seulement pour le marché de l’ancien depuis décembre 2019. Une augmentation de 6 points seulement est aussi constatée sur le marché du neuf.
Les taux de crédit sur 15 années bénéficient encore de taux inférieur à 1 %, ce qui reste encourageant. Il en va de même pour les Français les plus modestes, dont le crédit sur 15 ans s’élève seulement à 1,22 %. La durée la plus courante chez les ménages reste néanmoins un crédit sur 20 ans. Si un quart des emprunteurs bénéficient d’un taux inférieur à 1 %, la moyenne admise s’élève à 1,13 % actuellement. Concernant le crédit sur 25 ans, la plupart des emprunteurs bénéficient d’un actuellement d’un taux inférieur à 1,5 %.
Le marché de l’immobilier post-pandémie offre aujourd’hui de nouvelles perspectives en demi-teinte. En effet, la crainte d’une crise sociale pousse certains organismes de prêt à durcir les conditions d’emprunts. Dans le même temps, la période de confinement a vu s’installer de nouveaux besoins en matière de logements avec extérieur. Si des hausses sont à prévoir pour l’avenir, les Français peuvent encore profiter de taux de crédit particulièrement attractifs. Face à ce contexte de crise sanitaire, le taux devrait maintenir un niveau bas malgré quelques légères fluctuations.