Le marché immobilier a connu de nombreux soubresauts cette année en raison de l’épidémie du Coronavirus. Alors que les indicateurs semblent montrer une évolution positive, il s’agit de s’interroger sur la situation en matière d’acquisitions immobilières. Notre article fait le point sur les évolutions du marché et les perspectives presque deux mois après le déconfinement.
Le confinement a été une période particulièrement difficile pour le secteur immobilier. En effet, ces quelques semaines ont marqué un arrêt net et parfois complet de toute activité. Même si certaines opérations restaient possibles, la restriction des déplacements a complexifié la moindre démarche. Par ailleurs, la peur d’un effondrement général du secteur immobilier a été une source de stress pour les propriétaires souhaitant de séparer de leur bien.
Durant la période du déconfinement (depuis le 11 mai 2020), les visites de biens immobiliers ont pu reprendre. Néanmoins, ces visites ont dû s’organiser autour d’un protocole sanitaire strict. Ainsi, les agents immobiliers, comme les potentiels acquéreurs, doivent porter un masque et respecter les distances de sécurité.
Il convient de souligner que le marché immobilier a connu un creux durant les années 2014-2015. Par ailleurs, le nombre de logements neufs mis en vente montre une diminution depuis le 3ème trimestre de l’année 2019. Cette tendance s’est, de fait, accélérée avec le confinement. Il est pourtant probable que la reprise arrive plus rapidement que prévu.
Enfin, grâce aux nouvelles technologies et aux visites à 360°, la période de déconfinement semble sans impact sur l’exercice des agences immobilières. L’application des mesures sanitaires n’empêche pas les visites et la prise d’information autour des biens immobiliers. Par ailleurs, les organismes bancaires ont également repris leurs activités et leurs prises de rendez-vous.
Les professionnels de l’immobilier soulignent, d’ailleurs, la forte reprise qu’a connue le secteur. En effet, la crise sanitaire du Coronavirus n’a été qu’un arrêt artificiel de l’économie et des activités. Ainsi, de nombreux ménages qui prévoyaient d’acquérir un bien immobilier ont simplement différé leur achat.
Il est alors possible, dans ce contexte, que l’on observe une suractivité des agences immobilières dans les prochains mois. D’une certaine manière, les achats qui auraient dû se réaliser en mars, avril ou mai vont se reporter sur les mois de juin à septembre.
L’incertitude concerne plutôt les biens immobiliers dans les grandes villes et métropoles en France. L’année 2019 a montré une évolution positive des prix de l’immobilier dans plusieurs villes. Ainsi, les prix ont augmenté, en moyenne, de +11 % à Lyon, +8 % à Paris, +3,5 % à Marseille ou même +7,3 % à Toulouse. Dans le même temps, l’inflation n’a été que de +1,1 % en France en 2019.
Ces grandes villes vont-elles subir un exode urbain au profit de communes plus calmes proposant des logements plus grands ? Ce départ des grandes villes pourrait avoir un effet de baisse des prix pour ces logements.
Dans le même temps, le fait que ces villes demeurent des bassins d’emplois en période de crise économique peut les rendre très attractives. Ces villes connaissent, en effet, un taux élevé de tension immobilière. Toulouse connait, à titre d’exemple, un nombre d’acheteurs supérieur de 24 % par rapport aux biens disponibles. Ce taux est, tout de même, de 18 % pour Paris et 10 % pour Lyon.
En résumé, les besoins de mobilité et de changer de logements risquent d’être importants pour les ménages français, signe d’un marché actif.
Le secteur des BTP a connu plusieurs temps durant cette période si particulière. Le confinement, annoncé pour le 17 mars, a obligé certaines entreprises du bâtiment à cesser leurs activités et arrêter les chantiers en cours. À l’issue de plusieurs semaines de travail et de réflexion, les entreprises du secteur ont pu reprendre en appliquant un protocole sanitaire strict.
Néanmoins, l’application de ce protocole posait des problèmes dans la mesure où deux inconvénients majeurs remontaient :
Il convient de préciser que cette situation a évolué positivement pour les acteurs du secteur. En effet, le gouvernement français a annoncé l’allègement des dispositifs sanitaires pour toutes les entreprises à partir du 24 juin 2020. Cet allègement des contraintes est plutôt bienvenu dans un secteur qui a été particulièrement mis à l’arrêt par le confinement. Ainsi, les spécialistes chiffrent la baisse d’activité des entreprises du BTP à 88 %. Le secteur va toutefois connaître un retour rapide à la normale.
L’année 2020 va être, sur plusieurs indicateurs, particulièrement hors-norme. Le marché immobilier va probablement connaître une oscillation importante avec un creux conséquent durant le deuxième trimestre. Ce creux va peut-être connaître une compensation aussi forte durant le troisième trimestre de l’année.
Par ailleurs, il convient de ne pas occulter le fait que le confinement a été mal vécu par certains ménages des centres-villes. Ces catégories de la population ont, pour certains, les moyens d’accéder à des biens plus grands ou à des résidences secondaires. Le confinement a accéléré leur volonté d’obtenir un meilleur cadre de vie à travers leur habitat.
Il convient également de souligner que les retards pris par les entreprises du BTP vont probablement générer des hausses de prix pour les biens immobiliers neufs. Dans le même temps, certains professionnels du secteur considèrent que la période va faire baisser les prix de logements anciens. Le marché immobilier va encore connaître de nombreuses incertitudes durant plusieurs mois avant une stabilisation des prix.