Un récent sondage Ifop réalisé en partenariat avec les Notaires du Grand Paris et La Tribune met en lumière les désirs des Franciliens en matière de logement indépendamment des préoccupations environnementales.
Selon cette enquête exclusive, seuls 28% des sondés expriment le désir de changer de lieu de résidence. Cependant, ces chiffres varient considérablement en fonction des conditions économiques. 81% des personnes gagnant plus de 2 500 euros par mois se déclarent satisfaites de leur logement, contre seulement 43% des personnes gagnant moins de 900 euros par mois.
Le nombre de locataires envisageant d’acheter leur propre bien immobilier continue de diminuer, passant de 27% en 2022 à 23% aujourd’hui. Cette baisse s’explique en partie par la difficulté d’accès au crédit immobilier en raison des taux d’intérêt élevés qui approchent les 5%. La majorité des sondés estiment que le Grand Paris ne facilitera pas l’accès à la propriété, et 78% estiment que les conditions d’accès au crédit sont devenues plus strictes. En outre, 82% estiment qu’il est aujourd’hui beaucoup plus difficile de devenir propriétaire en Île-de-France qu’il y a 20 ans, rendant l’accession à la propriété quasiment impossible pour les jeunes générations.
Cependant, malgré ces obstacles, le rêve de devenir propriétaire demeure, avec 77% des personnes interrogées pensant qu’il est toujours avantageux de devenir propriétaire à long terme, et 74% considérant l’immobilier comme le meilleur investissement, comparé à seulement 29% pour la Bourse. Cela est vrai indépendamment de la situation familiale, car seuls 47% estiment qu’il est nécessaire d’être héritier pour devenir propriétaire.
De plus, plus de la moitié des sondés (55%) perçoivent le contexte politique et économique actuel comme défavorable à l’achat d’un bien immobilier, citant notamment les prix élevés des biens à Paris et dans certaines communes, ainsi que l’augmentation des taux d’intérêt.
Les normes environnementales sont également un facteur à prendre en compte. En effet, depuis le 1er janvier 2023, les logements les moins économes en énergie, ainsi que ceux classés G, F et E, seront progressivement interdits à la location d’ici 2025, 2028 et 2034. Cette mesure inquiète 26% à 35% des propriétaires, qui redoutent que la note de performance énergétique (DPE) et les coûts de travaux d’isolation ou de ravalement puissent faire baisser le prix de vente de leur bien.
Cependant, 53% d’entre eux ne prévoient pas de vendre leur bien en raison de cette interdiction progressive. En effet, 54% des acheteurs ne sont pas prêts à acheter des logements peu économes en énergie, qualifiés désormais de « bouilloires thermiques » en raison des vagues de chaleur récentes. Il est à noter que 69% des sondés ne connaissent pas la note de performance énergétique de leur logement, avec des disparités importantes en fonction de l’âge, du revenu mensuel et du statut d’occupation.
Enfin, pour ceux qui envisagent de changer de lieu de résidence, la proximité avec les transports en commun est la priorité principale (43%), suivie de l’espace intérieur (33%) et de l’accès à un espace extérieur (33%). En revanche, le respect des normes environnementales est une préoccupation moins importante, avec seulement 8% des citations, montrant ainsi que les Franciliens sont déterminés à trouver un logement, quel que soit l’impact sur la planète.
Les dernières données des Notaires du Grand Paris confirment ces ressentis, avec un marché immobilier difficile d’accès en raison de taux de crédit à des niveaux historiquement élevés. Les volumes de ventes de logements anciens ont reculé d’un quart au deuxième trimestre 2023 par rapport à la même période en 2022, bien que l’année précédente ait été la meilleure depuis trente ans en termes de ventes. La baisse des prix, bien que bénéfique pour certains, vise principalement à restaurer la solvabilité des ménages, et les perspectives restent incertaines.