Hausse des taux d’intérêt, faible baisse des prix de l’immobilier, interdiction des passoires thermiques… de nombreux ménages subissent de plein fouet les effets de la conjoncture économique. Avec pour résultat, une baisse du nombre de français capables d’emprunter pour financer un bien.
Depuis février 2023, la Banque de France revoit son taux d’usure mensuellement. Ce taux est le taux d’intérêt maximal au-dessus duquel un prêt est considéré comme usuraire. Cette décision avait fait suite à la hausse rapide des taux d’intérêts décidés par la Banque Centrale Européenne afin de limiter l’inflation galopante. Le taux d’intérêt atteint ainsi 3,20% en ce mois de mars 2023, ce qui entrave considérablement l’accès des ménages au crédit immobilier.
Cela signifie que de nombreux français ont du mal à financer leur crédit immobilier. Le coût d’un crédit a donc spectaculairement augmenté : pour emprunter 200 000 euros en 2021, l’emprunteur ou les emprunteurs devaient justifier d’un revenu de 2 790 euros mensuels contre 3 380 euros mensuels pour emprunter la même somme en 2023, soit une hausse de 21%.
Bien qu’une baisse des prix de 6% ait été constatée en janvier 2023, cela ne signifie pas que la demande de biens soit à la hausse : en effet, les acheteurs potentiels ne sont pas encouragés par la conjoncture à se lancer dans une aventure d’achat immobilier.
En effet, les acheteurs potentiels déjà propriétaires d’un bien sont effrayés par les taux d’intérêt : ils ne souhaitent pas échanger un crédit à taux bas ( 1% pour ceux ayant contracté en 2021 ) pour un taux supérieur à 3%. Quant aux primo-accédants, la hausse des taux d’intérêt signifie qu’ils sont obligés d’acheter des biens plus modestes, leurs capacités d’emprunt étant grandement limitées. La baisse des prix de l’immobilier n’est donc pas suffisante pour compenser l’effet négatif de la hausse des taux d’intérêt et rendre l’achat d’un bien immobilier attractif.
En janvier 2023, les logements ayant un diagnostic de performance énergétique le plus bas, la classe G+, ont été interdits à la location, car considérés comme passoires thermiques. Les investisseurs sont donc plus frileux à acheter des biens locatifs par peur de devoir investir de fortes sommes dans la rénovation de leurs logements mis à la location.
De plus, cette tendance n’est pas prête de s’inverser : l’interdiction de la location de passoires thermiques sera étendue aux logements classés G en 2025, aux F en 2028 et aux logements classés E en 2034. Cela signifie que de nombreux investisseurs doivent investir dans des logements ayant un diagnostic de performance énergétique supérieur ou égal à D, qui sont donc plus onéreux et donc plus difficile d’accès.