Les volumes de transactions immobilières ont atteint un record en 2019, grâce en grande partie à des conditions d’emprunt exceptionnelles. Face à cet emballement du marché, le Haut conseil de stabilité financière a émis des recommandations afin de limiter l’endettement des ménages. Avec la pandémie, l’accès au financement est devenu encore plus contraignant. Aux prises avec de grandes difficultés financières, les banques ont décidé de durcir leurs conditions d’octroi de crédit.
Le crédit immobilier était utilisé par les banques comme produit d’appel. Avec la crise sanitaire, ce n’est plus vraiment le cas. Outre le durcissement (puis l’assouplissement) des conditions d’octroi par le Haut conseil de stabilité financière, les banques ont également décidé de resserrer la vis et de se montrer ainsi plus exigeantes.
Les organismes de crédit n’ont pas remonté leurs taux, ou si peu. Mais ils veulent désormais limiter les risques en prêtant uniquement aux profils les plus fiables. Les ménages à faibles revenus auront peu de chance de décrocher un financement, à moins de présenter un apport conséquent. La priorité est donnée aux porteurs de projet disposant de revenus élevés et réguliers.
En apportant certaines garanties, en l’occurrence une caution ou un bien à mettre en hypothèque, l’emprunteur augmente ses chances d’obtenir une réponse favorable.
À travers ses recommandations, le HCSF préconisait le strict respect de « la règle des 33 % d’endettement ». Autrement dit, le montant des mensualités du crédit ne devrait pas dépasser 33 % des revenus de l’emprunteur. Depuis la crise, cette mesure a été légèrement assouplie. Le régulateur a en effet revu ce plafond à la hausse qui s’établit désormais à 35 %. Malgré tout, l’autorité financière insiste sur le fait que l’assurance emprunteur doit être prise en compte dans le calcul de ce taux d’effort.
Néanmoins, les banques peuvent passer outre cette recommandation si elles estiment que, malgré un taux d’endettement élevé, l’emprunteur dispose d’un reste à vivre conséquente (des ressources pour faire face aux dépenses de la vie de tous les jours).
Les ménages à haut revenu peuvent même s’endetter à hauteur de 60 % s’ils arrivent à conserver un niveau de vie correct.