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attentes des français

La crise du logement en France est un phénomène exacerbé par une série de facteurs économiques, politiques et démographiques. Pourtant, malgré les turbulences sur le marché immobilier, le désir des Français d’accéder à la propriété demeure intact. Selon une récente enquête menée par Procivis et Harris Interactive, les attentes des citoyens vis-à-vis du logement restent fortes, mais une confusion grandissante s’installe face aux évolutions récentes du marché. Décryptage.

 

Un marché immobilier en perte de repères

Les fluctuations du marché immobilier, notamment marquées par deux ans de baisse des prix dans le secteur résidentiel, maintiennent les français dans l’incertitude. D’après l’enquête de Procivis, une part significative de la population est aujourd’hui incapable de déterminer si les prix augmentent ou baissent. Cette situation reflète une perte de repères face au marché. En effet, tandis que 38 % des personnes interrogées s’attendent à une hausse des prix dans les six prochains mois, près de 28 % pensent le contraire et prévoient une baisse. Cette dichotomie témoigne d’un manque de clarté qui complique la prise de décision pour les ménages envisageant un achat ou une vente immobilière.

Un autre sujet central dans le débat est la construction de nouveaux logements. D’après l’enquête, un tiers des sondés considèrent que pour freiner l’inflation des prix immobiliers, il serait nécessaire de construire davantage de logements. Cependant, cette conviction perd du terrain par rapport aux années précédentes, marquant un recul notable par rapport à 2021.

Ce phénomène s’explique en partie par la montée du syndrome NIMBY (« Not In My Backyard »), un concept désignant la réticence des habitants à accepter des projets de construction près de chez eux. En effet, une atmosphère anti-construction se développe, surtout lorsque les nouveaux projets concernent leur propre commune. Cette tendance souligne la tension entre ceux qui souhaitent maintenir le statu quo et ceux qui plaident pour une modernisation et une évolution du parc immobilier.

 

L’aspiration à la propriété reste forte

Malgré les incertitudes, l’aspiration à la propriété reste un projet prédominant chez les français et la maison individuelles continue d’être le type de logement idéal pour ¾ d’entre eux. Toutefois, les obstacles financiers, tels que l’accès au crédit bancaire, freinent encore de nombreux ménages. Avec des taux d’emprunt qui peinent à retrouver des niveaux abordables, certains experts prévoient un rebond du marché en 2025, grâce à une éventuelle réouverture du crédit.

Cependant, cette aspiration forte se heurte à des réalités contrastées. Si un tiers des français pensent que c’est le bon moment pour acheter, près de la moitié estime que ce n’est pas le cas. Cette divergence reflète une profonde incertitude quant à la conjoncture immobilière, particulièrement chez les jeunes, qui se montrent toutefois plus optimistes quant aux opportunités sur le marché.

Les locataires, particulièrement ceux du parc social, sont parmi les plus enclins à demander une augmentation de l’offre de logements. Les locataires du parc privé rejoignent ce point de vue, bien que leur position diffère légèrement de celle des propriétaires. Ces derniers, souvent plus familiers du marché, se montrent généralement plus optimistes quant à l’avenir de l’immobilier.

 

Vers une nouvelle approche du logement ?

Les conclusions de l’enquête révèlent une fracture au sein de la société française en ce qui concerne l’évolution du marché immobilier. Alors que certains souhaitent maintenir l’état actuel des choses, notamment par peur de la construction de nouveaux logements dans leur voisinage, d’autres plaident pour une transformation radicale du marché. Cette fracture est particulièrement visible entre les habitants des grandes villes, où la tension immobilière est la plus forte, et ceux des zones rurales, qui espèrent voir leur région bénéficier de nouveaux projets de construction.

Cependant, l’enjeu principal reste l’accessibilité au logement. Alors que la demande demeure élevée, la disponibilité de logements abordables, en particulier pour les jeunes et les ménages modestes, continue de diminuer. Il est donc essentiel pour les décideurs politiques d’intervenir pour rééquilibrer le marché, par le biais de mesures favorisant la construction, mais aussi en réformant l’accès au crédit et en régulant les prix des loyers.


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