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immobilier 2025

Alors que l’immobilier dans l’ancien subit depuis deux ans une baisse significative des transactions, les experts entrevoient une lueur d’espoir pour une reprise en 2025. Décryptage des facteurs clés.

 

Une crise immobilière persistante mais non insurmontable

L’année 2024 s’achève sur un constat alarmant : seulement 800 000 transactions immobilières prévues, bien loin des 1,2 million enregistrées à leur pic en août 2021. La conjoncture économique difficile, couplée à une instabilité politique marquée par la censure du gouvernement de Michel Barnier, a pesé lourdement sur le secteur. Loïc Cantin, président de la Fnaim, a souligné l’impact négatif de cette situation sur un marché déjà fragilisé.

Cependant, il rejette toute résignation. Selon lui, plusieurs facteurs laissent espérer une reprise progressive du marché immobilier dans l’ancien dès 2025.

 

Les taux d’intérêt en baisse : une bouffée d’air frais

L’un des premiers signaux positifs mis en avant est la baisse attendue des taux d’intérêt pour les emprunts immobiliers. Ces taux, qui avaient atteint des niveaux élevés ces dernières années, ont commencé à redescendre, facilitant l’accès au crédit pour les ménages.

Un tel mouvement est déterminant, car il réduit directement le coût des prêts immobiliers, rendant l’achat d’un bien plus accessible pour une majorité de ménages. De nombreux professionnels s’accordent à dire que cette tendance pourrait amorcer une remobilisation des acheteurs potentiels, notamment ceux qui avaient mis leurs projets en pause.

 

Un niveau d’épargne élevé : un potentiel à exploiter

Le président du Medef, Patrick Martin, a également souligné un point clé : le niveau d’épargne des ménages français reste historiquement haut. Cette épargne, pour l’instant peu investie dans l’immobilier, pourrait se rediriger vers ce secteur si les conditions du marché s’améliorent.

Cependant, cette dynamique dépendra en grande partie de l’instauration d’un cadre politique et économique stable, capable de redonner confiance aux investisseurs et aux acheteurs. Comme l’a rappelé Martin, le logement est non seulement un enjeu économique majeur, mais aussi une question sociale et de pouvoir d’achat.

 

La portabilité des prêts : une réforme attendue

Parmi les revendications portées par les professionnels de l’immobilier figure une mesure phare : la portabilité des prêts immobiliers. Cette réforme permettrait aux propriétaires de transférer leur crédit existant vers l’achat d’un nouveau bien, sans devoir renégocier les conditions du prêt.

Bien que cette idée rencontre des résistances, notamment de la part du secteur bancaire, elle est perçue comme un levier important pour dynamiser le marché. En facilitant les transactions, elle pourrait encourager de nombreux propriétaires à investir dans de nouveaux biens.

 

Les passoires thermiques : un défi pour le marché locatif

Un autre sujet d’inquiétude réside dans les logements classés G selon le diagnostic de performance énergétique (DPE). À partir du 1er janvier 2025, ces biens seront considérés comme « indécents », rendant leur location impossible. Cette situation pourrait bloquer davantage le marché locatif, déjà sous tension, et mettre de nombreux propriétaires en difficulté.

Ce problème illustre la nécessité d’un soutien gouvernemental fort pour accompagner les propriétaires dans la rénovation énergétique de leurs biens. Sans une telle politique, une partie du parc immobilier risque de devenir inutilisable, aggravant la crise du logement.

 

2025 : un tournant pour le marché immobilier ?

Malgré les difficultés actuelles, le marché immobilier dans l’ancien pourrait amorcer un retour progressif à la stabilité en 2025. La combinaison de taux d’intérêt plus attractifs, d’une épargne importante et de mesures ciblées comme la portabilité des prêts pourrait redonner du souffle au secteur.

Cependant, cette reprise ne sera possible que si les décideurs politiques prennent conscience de l’importance capitale du logement. Comme l’a rappelé Patrick Martin, cette question dépasse les simples enjeux financiers : elle touche à la qualité de vie et à la cohésion sociale.


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