La crise du logement en France est telle qu’elle met en péril la production de logements neufs. Dans un rapport récent, le député Horizons François Jolivet expose l’insuffisance des mesures budgétaires actuelles et appelle à un plan de sauvetage. Gros plan sur cette crise et les propositions de l’exécutif pour y remédier.
Selon le rapport de François Jolivet, le projet de budget 2024, récemment adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, se révèle impuissant face à la crise du logement. Les mesures budgétaires en place ne suffiront pas à répondre à la crise nationale de la production de logements neufs. Les chiffres indiquent un possible manque de quatre milliards d’euros de TVA dans le meilleur scénario, mettant en lumière l’ampleur du défi.
Pour comprendre la profondeur de la crise, il est crucial d’analyser ses origines. La remontée des taux directeurs par la Banque centrale européenne, dépassant les 4%, a entraîné une augmentation brutale du coût du crédit. Couplée à une hausse des coûts de construction, cette situation a dissuadé de nombreux acheteurs de concrétiser leurs projets immobiliers neufs.
La chute significative de la production de logements neufs en 2023, due à la hausse des coûts de construction et à la baisse du pouvoir d’achat des acquéreurs, préfigure des conséquences économiques dévastatrices. Le rapport suggère que les départements, en première ligne, risquent de souffrir de la chute des transactions immobilières, mettant à mal leurs recettes provenant des droits de mutation.
Le rapport souligne également le manque d’ambition de la réforme de la fiscalité des meublés touristiques, notamment Airbnb, intégrée dans le projet de loi de finances même si le gouvernement annonce une réforme plus profonde de la fiscalité locative pour 2025.
Face à la perspective inquiétante de 180 000 destructions d’emplois dans la filière immobilière en 2024, François Jolivet appelle de ses vœux un plan de sauvetage dans le secteur du logement neuf.
De leur côté, les acteurs du secteur immobilier réclament des mesures d’urgence pour contrer les effets dévastateurs de la crise. Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers, demande une aide immédiate, sous forme d’une exonération de droits de succession sur l’achat de logements neufs. La Fédération française du bâtiment, quant à elle, préconise le redéploiement du Prêt à Taux Zéro sur 40% du territoire et la revalorisation de ses barèmes.
Bien que la crise soit imminente, le rapport salue les financements supplémentaires débloqués par le gouvernement pour les bailleurs sociaux, avec une enveloppe de 400 millions d’euros par an pendant trois ans. De plus, le maintien du nombre de places en hébergement d’urgence à un niveau élevé, environ 200 000, est un point positif dans ce contexte.
La crise du logement en France nécessite une réponse immédiate et coordonnée. Le rapport de François Jolivet met en lumière l’urgence d’un plan de sauvetage de la production neuve pour éviter des conséquences économiques et sociales dévastatrices. Les réponses gouvernementales actuelles et les propositions du secteur immobilier convergent pour assurer un avenir plus stable au logement neuf en France.