Une dynamique sur le marché du crédit immobilier s’installe depuis plusieurs mois. En septembre, les taux d’intérêt des prêts immobiliers continuent de baisser, favorisant ainsi les emprunteurs à la recherche de meilleures conditions de financement. Mais pourquoi cette tendance perdure-t-elle, et quels sont les éléments qui poussent à croire que cette baisse pourrait encore s’accentuer dans les mois à venir ?
Le premier facteur à l’origine de la diminution continue des taux immobiliers est lié à une politique monétaire plus souple de la Banque Centrale Européenne (BCE). En effet, depuis juin 2024, la BCE a entamé un cycle de réduction de ses taux directeurs avec des répercussions directes sur les conditions de refinancement des banques.
Ces dernières, voyant leurs marges de manœuvre s’améliorer, sont désormais plus enclines à offrir des taux compétitifs pour attirer les emprunteurs. De plus, la concurrence entre les établissements bancaires joue un rôle clé dans la baisse des taux, chaque acteur cherchant à capter une part de marché significative en cette période clé pour les objectifs annuels.
Malgré un marché du neuf en difficulté, l’immobilier ancien connaît un rebond significatif. Ce regain d’intérêt pour l’achat dans l’ancien s’explique notamment par l’amélioration des conditions de financement. Avec des taux en baisse continue, de nombreux acquéreurs retrouvent un pouvoir d’achat immobilier qu’ils avaient perdu ces dernières années en raison de la hausse rapide des taux entre 2022 et 2023.
D’après les professionnels du secteur, cette tendance à la baisse a été renforcée par des événements politiques récents. La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre en septembre 2024 a en effet contribué à stabiliser le marché des emprunts d’État, réduisant ainsi la prime de risque qui pesait sur les crédits immobiliers. Ce contexte favorable permet aux emprunteurs d’accéder à des prêts plus avantageux, avec des conditions moins strictes qu’auparavant.
Selon plusieurs courtiers, la rentrée de septembre a marqué une accélération de la baisse des taux de crédit immobilier. Alors qu’une relative stabilité avait été observée durant l’été, de nombreuses banques ont repris une stratégie agressive de baisse des taux, allant parfois jusqu’à des réductions de 0,30 point. En moyenne, les taux s’établissent désormais à 3,40 % sur 15 ans et 3,60 % sur 20 ans.
Ces chiffres sont d’autant plus significatifs que certains emprunteurs avec des profils solides peuvent même obtenir des taux inférieurs à 3 % pour des durées de prêt allant jusqu’à 20 ans. Cette situation, qui n’avait plus été observée depuis près de deux ans, démontre l’effort des banques pour stimuler le marché.
Les experts anticipent que cette tendance à la baisse pourrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. En effet, si la BCE continue d’assouplir sa politique monétaire avec de nouvelles réductions de taux, les établissements bancaires pourraient être tentés de suivre cette dynamique pour maintenir leur compétitivité.
Certains spécialistes tablent même sur un taux de crédit immobilier proche des 3 % d’ici décembre 2024. Cette prévision s’appuie sur la baisse attendue des taux directeurs de la BCE et sur l’amélioration des conditions économiques générales, notamment la réduction de l’inflation en zone euro.